您现在的方位: 网站 >> 法语 >> 法语材料 >> 正文

老舍《她的失利》法语介绍第 2 页

作者:法语阅览    文章来历:本站原创    更新时刻:2017/4/15

 

     她扶着椅子,不知想些什么,只看见镜里的灰白面孔,一阵阵的冷笑,她遽然像发狂的姿态说:“我为什么要受他的唆使?我为什么要热心帮忙他,甚且要嫁他?”她软软的坐下。

     好大半响,院中家雀,正在啁啁啾啾叫的快乐,遽然全飞了。兰香拿着茶碗进来。

     “兰香!你知道世界间,也有热心作事的差错吗?这良知,是要寄在条规上吗?”这时候,兰香似乎是天上降下来的神女。

     “姑娘!那天我上街,见着了他,他说‘你们姑娘,真实诚笃,仅仅少了些润饰,并且有点大意,’姑娘!你的信,许我看看吗?”

     “兰香!你替我看完了吧!”

     “啊哟!姑娘!不光少些语句润饰,这天真烂漫,也是败露的根呢!”

 

Appuyée sur le dossier de la chaise, et ne sachant que penser, elle restait là, à regarder son visage blême dans le miroir, lorsque soudain elle eut un rire sarcastique et s’écria comme prise de folie : « Et pourquoi donc devrais-je me soumettre à ses pressions ? pourquoi accepter avec enthousiasme de lui rendre service, voire aller jusqu’à l’épouser ? » Et elle se rassit doucement.

 

Dans la cour, la journée, il y avait des bandes de moineaux qui piaillaient joyeusement à tue-tête ; ils s’envolèrent tous d’un coup et Lanxiang entra en apportant le thé.

« Lanxiang, tu sais, je crois que, dans l’univers, on commet des fautes en se laissant aller à l’enthousiasme. Faut-il laisser ma conscience être prisonnière des règles ? »

 

Lanxiang était comme une immortelle tombée des cieux.

« Mademoiselle, l’autre jour, je l’ai rencontré dans la rue : " Vous, mesdemoiselles, m’a-t-il dit, il est vrai que vous êtes irréprochables, mais il vous manque quelques ornements, vous êtes vraiment trop négligentes." Mademoiselle, me permettez-vous de lire votre lettre ? »

« Tiens, Lanxiang, lis-là pour moi ! »

« Ah lala, mademoiselle, mais elle ne manque pas seulement de quelques ornements de phrases, c’est d’un style candide et ingénu, voilà la source même de votre échec ! »

 

 

Commentaires

 

Œuvre d’un intérêt majeur dans l’histoire de la littérature chinoise, et du xiaoshuo en particulier, cette mini-nouvelle est certes imparfaite, tant du point de vue de la forme que du fond. Elle dénote cependant un talent en germe, et les balbutiements de la littérature chinoise moderne.

 

Un baihua encore hésitant

 

Elle est écrite dans un style où se côtoient des expressions de la fin du siècle précédent (“不时掩了书”) et des expressions modernes, et en même temps plutôt littéraires (“她懒得向院中看”). Shu Yi (舒乙) a dit qu’il « s’exerçait à corps perdu à écrire en baihua » (“拼命地练白话文”).

 

Un thème entre tradition et modernité

 

Le même caractère de transition se retrouve au niveau du sujet de l’histoire. D’une part, Lao She se replace dans la tradition des romans d’amour - souvent malheureux - dits « canards mandarins et papillons » (鸳鸯蝴蝶派) qui étaient en vogue au début du 20ème siècle.

 

Mais, par ailleurs, son récit se rattache aussi au courant nouveau dans les années 1920 des romans dit « à problèmes » (问题小说), c’est-à-dire ceux dont le thème principal concerne les « problèmes » de la famille, du mariage et de l’émancipation de la femme – romans qui sont représentés par des auteurs comme Bing Xin (冰心), Ye Shengtao (叶圣陶) ou Xu Dishan (许地山).

 

Là encore, on a ironisé en disant que cette nouvelle littérature en baihua était un oiseau rare, à « plumes de phénix et cornes de licorne » (百里挑一 fèngmáo línjiǎo). Cette mini-nouvelle de Lao She en est un bel exemple.

 

Bel exemple car, malgré ses défauts, elle offre suffisamment de détails intéressants en quelques centaines de caractères pour laisser présager le futur talent de son auteur.

 

Des détails narratifs intéressants

 

Le récit pêche par une légère incohérence, mais surtout à la fin ; la narration est en fait inégale, le récit étant parfaitement bien agencé dans la première partie, et même subtilement évocateur. A cet égard, il y a deux particularités de la narration qui méritent d’être soulignées.

 

D’abord elle introduit le récit par une brève description, au début, qui apporte tout de suite une note de réalisme. Le vent du nord et le soir qui tombe en fin d’après-midi situent l’action en hiver, saison qui correspond à la situation affective du personnage principal.

 

Par ailleurs, le texte donne une adresse précise au déroulement de l’histoire : monastère de Pu’an, n° 15 (“普安寺十五号”). Or il s’agit d’un lieu réel, qui correspond à ce qui est aujourd’hui le hutong Yujiao dans l’ouest de Pékin (北京西城区育教胡同), non loin du hutong d’où est originaire Lao She. La narration apporte quelques touches réalistes supplémentaires, en particulier dans la description de la cour de la maison, succincte mais suffisante pour en évoquer parfaitement l’atmosphère. C’est un procédé que l’on retrouvera dans les écrits ultérieurs de Lao She : l’utilisation d’un paysage, d’un environnement, pour créer une atmosphère affective.

 

Les personnages, eux, sont évoqués en pointillés : deux femmes que l’on devine, et qui ressemblent à ces couples féminins des récits de Lin Bai (林白). En voie d’émancipation comme le récit est en voie de baihua.

上一页  [1] [2] 

没有相关文章

老舍《她的失利》法语介绍第 2 页:http://www.021lunwen.com/fy/fzl/201704/55209.html
】【手机版】【材料下载】【站内搜索
  • 上一篇文章:
  • 下一篇文章: